
1999-2009 : Une décennie réformatrice qui a profondément changé le Maroc

Destination privilégiée de l’Investissement Direct Etranger au Maghreb, le Maroc a traité avec lucidité la plupart des dossiers qui pouvaient être considérés comme un frein à son arrimage économique à l’Europe. Nul ne pourrait en effet contester que la presse marocaine est la plus libre du monde arabe, et que les journalistes du Royaume estiment eux-mêmes qu’il n’y plus de sujets « tabous ». Le mérite en revient, bien évidemment, à certains titres, qui auront joué le rôle d’éclaireurs, et qui, sans malice mais avec un agenda clair, ont constamment bousculé les lignes rouges, celles que l’on n’osait pas dépasser, souvent d’ailleurs par autocensure, mais parfois par peur des répercussions. Bien sûr, de temps à autre, il en est qui estiment que cela ne va pas assez vite, mais après tout, le Royaume n’est pas un tout jeune homme, et le temps du Maroc n’est pas celui de l’occident, il ne dépend pas d’échéances électorales mais s’inscrit dans la durée. La monarchie, garant contre tous les extrémismes de part sa position centrale dans l’échiquier religieux, est à cet égard fondamentale, car elle permet d’avoir une profondeur de vision importante et de faire des projections sur plusieurs décennies, là où d’autres systèmes doivent prendre des mesures à court terme. Le courage politique de Mohamed VI aura été, précisément, de savoir que cette gestion du temps, dans un pays où la jeunesse est très importante, nécessite un engagement sur le terrain sans précédent, où les chantiers immédiats cohabitent sereinement avec les projets à long terme…